mercredi 23 janvier 2013

Quelles limites pour les applications en voiture ?

Dans un concept car aux lignes futuristes, baptisé HCD 14 et exposé au salon de Detroit, le coréen Hyundai présente pour la première fois dans l’automobile une application de… poker. Bien sûr, elle n’est accessible que pour le passager avant sur un affichage dédié. Lequel peut tromper l’ennui pendant le trajet en s’entraînant dans l’espoir un jour de rivaliser avec Patrick Bruel. Dans le monde réel, pas sûr que cela puisse arriver un jour.


En tout cas, pas chez Ford. La marque à l’ovale vient d’ouvrir un programme de développeurs qui a pour vocation de susciter de la créativité dans les applications. Les thèmes couvrent l’information, la musique et les services géolocalisés. En revanche, pas de jeux, ni d’applications qui amènent à manipuler l’écran. Et toutes les applis développées sont bien sûr validées par les ingénieurs du constructeur.


Mais, cela ne veut pas dire des applis tristes pour autant. Ainsi, la marque a adoubé Be Couply, un site qui aide les couples en mal d'idées en suggérant des événements à vivre à deux, en utilisant les données de géolocalisation et le système SYNC. La voiture peut ainsi signaler un resto sympa ou une balade romantique à faire dans les environs... Comme le dit John Ellis, le patron de ce programme de développeurs chez Ford, « beaucoup d’histoires commencent dans une voiture ».


Sans surprise, la plupart des marques automobiles reprennent les applis les plus populaires dans le monde du mobile (Facebook, Twitter) et essaient de les adapter aux contraintes liées à la conduite. En général, les réseaux sociaux ne sont pas accessibles quand la voiture roule. Par contre, on peut partager avec ses amis ou contacts sa position géographique quand on utilise une application de navigation (par un lien automatique). Si l’on prend l’exemple de la presse, Ford fait lire vocalement les news du Wall Street Journal et le conducteur peut interagir pour passer à un autre sujet. Une démarche que BMW a déjà adoptée en France avec les infos de l’AFP. L’autre grande tendance est la mise à disposition de bouquets de web radios. A condition d’avoir du réseau, on peut se composer un programme à la carte, au lieu de passer son temps à changer de station FM.


Pour le moment, seul Renault a vraiment en tête de faire de son R-Link Store l’équivalent d’un App Store. Les autres sont plutôt dans une logique de satisfaire leurs clients. Et même un Ford qui, sous le couvert de son programme de développeurs, cherche à drainer des talents, ne vise en fait que des sociétés qui ont déjà un modèle économique et des clients.
Conclusion : ce ne sera pas facile pour une start up ou un génie de l’informatique de percer. Les constructeurs veulent bien s’ouvrir, mais pas trop…