vendredi 23 janvier 2015

Les boîtiers embarqués sont-ils utiles pour comprendre l'origine des accidents ?

A l'heure où l'on parle de boîte noire et d'enregistreurs d'accidents, voici une étude qui éclaire d'un jour nouveau cette problématique. Dans le cadre d'un projet (S_VRAI) et mené conjointement par le CEREMA et l'Ifsttar, des enregistreurs embarqués (EDR) ont été déployés dans des véhicules afin de recueillir en mode totalement automatisé des situations d'accident et d'incident. Ces enregistreurs nommés EMMA (Enregistreur EMbarqué des Mécanismes d'Accidents) ont été conçus par l'Ifsttar via son laboratoire mécanismes d'accidents (LMA), en partenariat avec la société KERLINK. Ces dispositifs ont été installés sur une cinquantaine de véhicules appartenant à des collectivités locales, dans plusieurs régions de France.



Placés sous le siège du conducteur, ils pouvaient mesurer avec leurs capteurs en temps réel des informations relatives à la position du véhicule via le GPS, à sa vitesse et à ses accélérations. Ils pouvaient également recueillir certaines actions du conducteur comme l'appui sur la pédale de frein, l'utilisation du clignotant, etc. Et lorsque certains des paramètres dépassaient des seuils correspondant à des situations à risque, l'ensemble des mesures acquises pendant les 30 secondes avant et les 15 secondes après étaient stockées puis transmises via le réseau GSM de manière sécurisée et cryptée, vers un serveur hébergé par l'Ifsttar.


La campagne de test a permis de collecter plus de 3 500 trajets, représentant plus de 100 000 km parcourus couvrant ainsi une large partie du territoire national. Bilan :plus de 1 500 événements dont environ 350 incidents ont été relevés. Les résultats ont montré que dans la majorité des incidents, l'infrastructure a joué un rôle et que les zones à risques d'un réseau routier pouvaient être identifiées à l'aide de véhicules équipés d'enregistreurs embarqués. La seconde phase du projet S_VRAI consistera à assurer un déploiement plus large des boîtiers enregistreurs au travers d'un partenariat Etat/collectivités, afin d'étendre l'analyse d'incidents à une plus grande échelle et de consolider les outils développés.